It's hard to be someone . [Pv : Kyo]

<< Let me take you down,
'cause I'm going to Stawberry Fields
Nothing is real
And nothing to get hung about
Straberry Fields forever >>

Le toit de l'Académie était très grand, l'accès y était très facile, il suffisait de monter par un escalier pour arriver sur la plate forme, le toit. Je connaissais le chemin pour y aller, même si cet endroit était interdit. Les professeurs, le Surveillant, tous nous disaient de pas s'aventurer sur le toit, ils disaient que c'était dangereux et l'on nous menaçait avec des retenus.
Qu'est-ce qui pouvait me faire peur à moi, Lucas Von Cenderella? Prostitué de 14 ans? Dépendant de la cocaïne? Accro des sensations fortes? Moi qui avait par le passé tué Michael James avec un fusil, avant qu'il aille la chance de revenir en vie... Moi qui avait affronté Dick dans ses plaisirs hors du commun... Celui qui se faisait enculer par tout le monde, l'objet de service, celui sans coeur.... Avais-je vraiment peur de quelques choses?

Si. J'avais peur de tout.
Living is easy with eyes closed
Misunderstanding all you see

Je ne savais pas comment la vie m'avait mené jusqu'ici, jusqu'à ce moment où je me trouvais sur le toit de l'Académie, mais j'y étais arrivé.... Du haut de mes 152 cm. Je regardai vers le bas, le vide qui s'étendait devant moi. Et si je sautais? Rien ne changerait. La vie continuerait. Seulement, quelques pervers seraient tristes de ne plus avoir leur mascotte le soir... De ne plus avoir leur fellations pour 50$... Devais-je avoir pitié pour eux?
Sauter n'était pas dans mes priorités. Non, avant je voulais devenir écrivain. Je voulais raconter une histoire, qui ferait pleurer chaques âmes en ce monde, je voulais enseigner aux gens à quel point il pouvait être vulnérable. Après, je pourrai mourir. Du sida, overdose ou suicide... C'était à la mercie des prostitués après tout.

J'étais là, seul comme toujours. Je n'avais aucun ami, même si Michael le voulait du plus profond de son coeur. Tout ce que j'avais, c'était des expériences de vies. Peu de gens m'appréciaient dans cette école, tous connaissaient ma réputation. Mais par-dessus tout, mon homosexualité que j'extériorisais beaucoup. Rien qu'à me regarder on le voyait, toujours bien coiffer, les cheveux bien coupés noirs corbeaux, de jolies yeux maquillés bleus, dont l'un était caché par un cache-œil. Un visage de porcelaine et des vêtements très à la mode, une veste de cuire toujours sur mes épaules... J'aimais les garçons.... Même si eux, aimait le frapper, me faire mal, et abuser de moi. On racontait qu'on n'aimait non un garçon ou une fille, mais une personne... Moi j'étais incapable d'éprouver des sentiments pour une fille... Je ne savais pas pourquoi. C'était comme cela....

Et je pensais à ma vie, à rien. À ma solitude, à mon arrogance... À tout ces gens qui m'haissaient... C'était difficile d'être quelqu'un.
It's getting hard to be someone
But it all works out
It doesn't matter much to me

Ce fut un autre jour passé dans ce pensionnat à la recherche de réponses bien que les questions semblaient disparaitre dans le vide béant que représentait la mentalité de la plupart des élèves et des enseignants de ce pensionnat impressionant. Moonlight Academy, littéralement l'académie du clair de lune... ce nom déjà était plein de mystères, il semblait vouloir dire "tu me vois... je cache un secret... le trouveras-tu?". Mais Kyo n'avait guère trouvé de réponse et se ne fut pas faute d'avoir tenté de débusquer le moindre indice dans l'attitude de ceux qui l'entourent. La seule chose qu'il en avait pu conclure ce fut que chacun des élèves présents ainsi que des professeurs étaient arrivé sur l'île pour une raison propre, avec des maux différents, plus ou moins grave. Cette disposition semblait pourtant dissuader de toute tentative de nouer des liens entre les élèves. Le seul cercle fermé concrètement englobait le proviseur, la secrétaire, le surveillant... Kyo pensait aussi que la psychologue en était impliqué, vu qu'elle était bien plus proche des élèves que n'importe qui arrivant à leur soutirer peines et confidence... c'était son travail, ou alors en était-ce la façade visible? Il ne pouvait rien affirmer encore, n'ayant pas de preuves concrètes.

Il se dirigea une n-ième fois vers le toit du pensionnat, vérifiant au passage que le surveillant ne rodait pas dans le coin. Toutes les nuits casiment, il allait sur le toit pour fumer une cigarette, chose interdite dans l'enceinte de l'école mais qui pourtant faisait le commerce de plus d'un élève. Cette semaine il avait du dépenser près de cinq dollars pour remplir son paquet vide. Il fumait alors uniquement tout les soir pour faire perdurer cette drogue qui le rappelait de vagues souvenirs... ces souvenirs éloignées et rayonnant qu'on souhaiterait tant oublier pour parvenir un jour à relever la tête sans craindre un instant que l'on avait déçu les êtres qui nous sont chers.

Arrivé en haut du toit, il s'apperçut qu'il n'était pas seul. En effet, un jeune garçon à l'oeil bleu, l'autre caché par un cache-oeil, et aux cheveux noirs corbeaux était aussi là. Il fut bien petit par rapport à Kyo, même plus jeune, mais il avait le même regard, remplis de douleurs et de regrets. Il sortit son paquet et mit sa cigarette en bouche avant de s'éloigner un peu, au risque d'enfumer le jeune homme. Il alluma et expira une bouffée de fumée. Il regarda ensuite ce garçon, laissant la cigarette s'incinérer.

Salut.

Je l'avais entendu venir, je ne savais pas vraiment de qui il s'agissait, je pensais qu'il fuirait en ne voyant. Peut-être qu'il avait peur que je le dénonce? Après tout, le toit était un endroit interdit. Moonlight Academy, c'était ce genre d'endroit, avec des millions de règles, où les étudiants s'amusaient à les enfreindre. Il y avait beau avoir un Surveillant, j'étais un hors-la-lois, tout comme Michael James qui était dealer.... Ceux qui fumaient, ceux qui ne se couchait pas aux bonnes heures, qui faisaient des graffitis, existait-il vraiment une école parfaite? Où tout le monde respectait les lois? J'en étais point certains.
Ce qu'il y avait de plus agaçant avec Moonlight, c'était cette aura de mystères. Je ne comprenais rien. Pourquoi n'avait-on jamais vu le Directeur? Pourquoi le Surveillant portait-il un masque? Je savais que je n'étais pas un étudiant normal, j'avais cet œil que je cachais par tous les moyens. Un sort qui m'enchaînait.... Qui me brisait. Et je savais que je ne devais pas être le seul étudiant anormal de cet académie. Mais pourquoi..?

Il y avait eu aussi cette annonce, comme quoi il fallait faire attention, car l'Ombre était arrivée. Je ne savais pas ce que ce message voulait réellement dire, mais je prévoyais un futur sombre pour chacun de nous. J'étais égoïste, ainsi donc, seul mon sort m'importait.
Avec tout ce que mon passé était, je doutais que ce "Monde" de l'Ombre soit si terrible. Enfin... C'était toujours à voir.

L'étudiant me parla, j'en fus surpris, j'allai même juste qu'à sursauter. Normalement on me fuyait. Il prononça un simple "Salut" amicale... De nature orgueilleux, j'aurai pis sortir un "Pousse-toi de là" ou "Dégage, c'est ma place" ... Seulement, mes lèvres ne sortirent aucun son, j'étais curieux, je fixais toujours le ciel. Je n'avais pas encore vu mon interlocuteur. Sa voix ne me disait rien. Un inconnu...? Il y avait tant d'étudiants ici. Je finis par ne retourner, pour le fixer de mon œil unique, celui qui n'avait pas peur de moi.

-Salut... Murmurai-je

Il était à la fois plus, mais aussi plus grand que moi. Il dégageait une certaine... Sérénité. Il semblait calme. Gentil.

-Dégage, c'est ma place..

Et voilà, je l'avais dit... J'étais égoïste, méchant, sans-coeur, abominable, cruel... Et surtout, j'avais peur de ceux qui cherchait autre chose que mon cul. De ceux qui voulait devenir des "amis". J'étais appeuré à l'idée de devenir faible... Je j'étais déjà assez. Et je n'avais pas le temps de m'occuper d'entretenir ce genre de relation...

Le jeune homme murmura à son tour une brève salutation avant d'ordonner à Kyo de dégager. Ce dernier ne broncha pas, il ne le regarda même pas, il regardait l'horizon, tirant tour à tour des lattes sur sa cigarette. D'ailleurs il n'avait pas eu besoin de regarder cet étrange garçon pour savoir que ce "dégage, c'est ma place" était un bluff. Cela avait sonné creux à ces oreilles, ayant déjà entendu des gars plus intimidants qui le disaient pour de vrai. Là il sentait que sa présence fut pour le jeune homme rien guère qu'une petite tache sur un miroir luisant d'une grande beauté. Sa phrase même se perdait dans l'indécis... et puis comment pouvait-il prendre au sérieux une canaille qui se serait donné la peine de le saluer avant toute chose. Kyo continua à tirer sur sa cigarette, expirant des ronds de fumée. Il gloussa alors doucement, non pas par moquerie mais simplement parce que sa petite remarque n'était pas crédible. Il s'approcha du garçon, jetant sa clope au sol et l'écrasant sous sa semelle. Il s'accroupit pour rester au même niveau que le garçon. Il saisit son menton et lui tourna le visage afin de le voir droit dans le seul œil visible, l'autre étant caché par un cache-œil. Mais il ne s'attarda pas à ce détail qui semblait laisser les autres élèves perplexes ou envieux au point de le faire souffrir.

Ce toit n'est la place de personne vu qu'on est mal barré si on se fait attraper ici.

Son regard impassible n’avait guère changé, fixant toujours l’unique œil visible du garçon. Il se redressa alors, s’étirant longuement dans un soupir. Il fit craquer facilement les os de sa nuque et avant de poser un nouveau regard bref sur le garçon et partir vers le bord pour s’y accouder et contempler l’horizon présent devant lui.

[désolé pour ce cruel manque d'inspi]

[Inquiète toi pas xD Ça me dérenge pas du tout =P Ça arrive à tout le monde! --> Souvent à moi xD]

Je n'avais pas d'autre choix que de le regarder. Il s'était penché à ma hauteur, chose que je trouvais très vexante... D'accord j'étais jeune, mais mentalement, je faisais bien plus que mon âge. Sûr et certain. Même si tout le monde me traîtait de stupide... C'était plutôt eux. L'inconnu à la chevelure brune, me tenait le menton pour regarder. J'avais baissé mes yeux pour regarder son mégot de cigarette. Tient donc... Il fumait...C'était intéressant, je me demandais s'il avait autre chose, de mieux, comme de la cocaïne. J'en manquais cruellement. Et tout le monde le savait, prostitution à jeûne, c'était atroce. Il y avait ce... Cette espèce de sensation de toujours refaire les mêmes actes, ce qui était mélancolique. Avec de la drogue dans le corps, tout changeant. Tout devenait mieux... Plus amusant... J'étais accro de cette sensation. Plaisir et souffrance.

Par chance, il ne fut pas curieux comme l'était Michael, et il ne m'arracha pas mon cache-œil. J'en fut très soulagé. Le plus vieux me dit son petit discours.... Et patati, patata. Oui, je savais partager, pas besoins de me l'apprendre. Regarde, mon cul, je le partageais bien. C'est pas parce que je vends mon cul que je suis pas intelligent. C'est pas mon cerveau qui en est affecté, mais mon derrière. Il finit par me relâcher. Et partit regarder l'horizon. Je ricanais, avant de m'asseoir par terre. Je ne connaissais même pas son nom. Il ne me l'avait pas demander.

-Ravis de te rencontrer Will', moi c'est Lucas, espérant que mon nom t'es inconnu.... dis-je en m'étendant sur le toit, tel un paresseux qui se laisser bronzer au soleil.

Je fermais mes yeux, essayant d'oublier que je n'étais pas seul. J'avais envie de râler. Pourquoi un roi comme moi, ne pouvait-il pas avoir un endroit bien à lui? Bordel... J'étais fatigué. Le sommeil, c'était ce qui me manquait....

-Willy'zzzz.... T'as autre chose que des cigarettes... Tu sais, comme de la coke...?

Ravis de te rencontrer Will', moi c'est Lucas, espérant que mon nom t'es inconnu....

Kyo resta un instant pensif et étonné. Non pas par le fait de s'être fait surnommé autrement, ou encore que ce Lucas venait de se présenter... mais bien la dernière partie de sa phrase. Evidemment qu'il ne le connaissait pas, il avait déjà du mal à retenir le visage de ceux qui passaient. Bien sûr, il gravait en tête l'image de Lucas dans sa mémoire: un garçon assez étrange qui semblait renier une partie de lui-même face à n'importe qui. Il doutait alors que ce secret aurait été dévoilé à quelconques privilégiés. Il semblait bien seul et dépressif. Il revint vers lui pour prendre sa main et la serrer. Ce geste était une attitude qu'il reproduisait machinalement lorsqu'il se présentait à un inconnu. Ce geste qu'il avait vu à tout moment entre les élèves. Il tentait de le refaire pour essayer de paraître moins associal.

Enchanté de même... mais je m'appelle Kyo, pas Will'

Il se retournait pour revoir l'horizon hypnotisant. Lucas posa une question qui ne le laissa pas indifférent, bien qu'il ne montra pas son grand étonnement. En effet, il demandait au jeune homme si celui-ci avait aussi de la cocaïne sur lui. Kyo, même s'il était dépendant au tabac, n'avait approché aucune drogue telle que le canabis, la cocaïne ou encore l'héroïne. Il avait déjà vu ceux qui prenaient ces substances et les effets qu'elles entrainaient. Ces gens n'étaient guères plus que la moitié d'eux même. La cocaïne les détruisait à petit feu, attaquant en priorité le mental du consomateur. Car il était arrivé à Kyo de rencontrer des consomateur en manque, l'implorant ou d'autre lui disant moults choses sans aucun rapport, les illuminations des cocaïnomanes. Il secoua lentement la tête, songeant de nouveau que ce garçon était cocaïnomane... cela expliquait son air naturellement abattu.

Je n'ai pas de Coke désolé.

[Gomen, j'ai été très occuppé ces derniers temps.... Je réponds vraiment en retard ._. ]

-I'm born this WAY
Lady Gaga

J'étais toujours couché sur le toit, mon œil regardait ce ciel bleu, quelques nuages le parsemaient, après tout rien n'était parfait. Surtout pas moi et tout ce qui cachait de sombre dans mon coeur meurtris. Tout ce que mes poumons, ma langue, mon cul, mes narines avaient endurés.... Ma vie c'était ça. Et je ne savais plus comment la changer. Je n'avais plus d'ambition. Est-ce que c'était normal de ne pas avoir peur des maladies? De disant qu'on allait mourir bien avant du sida ou d'une overdose avant d'en chope une?! Est-ce que c'était normal...? Je ne sais plus rien, je ne comprends plus, je suis perdus, je n'ai plus de logique... Pourtant, j'aime ma vie.

L'inconnu ne s'appelait pas Will', dommage, j'aurai rit si c'était le cas. Kyo. Ce prénom était rare, je ne connaissais personne qui le portait, mis à part celui qui se tenait là, à regarder l'horizon. Peut-être qu'il venait d'un autre pays? Même si je me posais la question, je ne lui demandai pas. J'avais cette phobie de parler, pour qu'ensuite on me pose des questions. Qu'est-ce que je pouvais bien dire, absolument rien d'intéressant. Ma vie était si emmerdante... Et mon passé me hantait. Il n'avait pas de cocaïne. Ce qui me fit relever en un instant afin de me présenter devant lui. Il était bien plus grand que moi, mais il ne m'intimidait point.

-J'ai de quoi payer, si c'est l'argent que tu veux.

J'en avais envie. Bientôt j'allais partir faire de l'oeil, aguicher, souhaiter qu'on me paye pour des faveurs malpropres. Et sans drogue sans le corps, c'était dégueulasse... Je me dégoûtais... Je... Oui, c'était bien moi, tout ça. Tout ce cercle vicieux...

L'étudiant restait de marbre face à la décadence évidente de Lucas. Il n'avait visiblement pas tenu compte de sa réponse. Kyo ne savait pas vraiment comment s'y prendre avec les drogués. Il avait bien rencontré cette femme la nuit alors qu'elle était ivre morte, mais cette fois-ci il avait interagit avec un cocaïnomane. Il ne pouvait s'empècher de se demander la raison pour laquelle il prenait cette drogue. Le plus souvent, ceux qui tombent dans la dépression le prenne pour oublier leur situation. C'est une sorte de suicide temporaire qui plonge le consomateur dans une certaine torpeur, enfermé dans son esprit. C'est de loin ce qu'il avait pu observer, mais jamais il ne savait la raison de leur consomation. Ce jeune homme devait avoir de graves problèmes pour en prendre, Kyo le plaignait presque, bien que son visage demeura comme toujours, impassible.

Lucas se releva pour faire face à l'étudiant, proposant de l'argent pour l'inciter à... Non, Kyo n'était pas un dealer. Non pas que cela ai du bon sens ou non, mais il n'aimait pas vraiment ce genre d'échanges foireux qui faisaient bien plus de mal que de bien. L'argent serait alors une bien maigre consolation pour une telle prise de risque. Ce jeune garçon semblait éprouver d'avantage l'état de manque, cela passait pour une urgence et non plus une simple addiction de drogué. Kyo ne savait pas vraiment comment le prendre ; s'il devrait le prendre mal pour insister autant, ou s'il devait se montrer compatissant envers quelqu'un qui semblait avoir perdu toute rationnalité et dont le retour en arrière était impossible. Il continua à regarder le petit dépravé dans les yeux, sans une once de dégout, sans une once de douceur... un regard dur et neutre, comme il en avait l'habitude.

Tu devrais arrêter pendant qu'il est encore temps... c'est dangereux.

Il continuait alors de le regarder, n'ajoutant rien de plus avant de tourner la tête et de s'accouder de nouveau à la rambarde du toit, restant songeur.

[no problem]

I am breathless
Need I say
How could you find me here
You, of all have crossed my way
Unexpectedly... from where
I feel like I am dreaming

Les émotions, je n'en avais plus. J'avais tout laissé de côté, tout derrière moi, en fermant les yeux à ces atrocités. J'en avais marre de paraître pour un faible, le pouvoir de mes yeux étaient. Ce pouvoir que je ne voulais, celui qui me noyait, qui me traînait dans un puits sans fond, le néant en riant de mourir... Les pouvoirs de mes yeux étaient si immense que je n'en savais quoi faire, ces yeux bleu océan, ces yeux tueurs, ravageurs.... yeux qui.... Non, je ne voulais même pas y penser. Vous m'avez tuer. Je ne suis plus rien maintenant. Que le vide, sans émotion.. Je suis obligé d'être ainsi, de cacher mon regard, pour avoir une vie un peu plus normale....

Mais tout ces souvenirs, tout ce poids.... cette mélodie...Les souvenirs de mon passé me grugeait au point de faire n'importe quoi. Regarde où j'en suis rendu. Je vends mon cul depuis qu'on s'est dit au revoir. Je ne vais pas bien, mais je n'ai personne maintenant, car je suis si arrogant que je repousse tout le monde, sinon c'est moi qui les repousse. Je suis tellement nulle que j'ai même tué la seule personne qui m'accorde de l'importance, J'AI TUÉ MICHAEL. Il est revenu oui, mais je l'ai tué quand même.... Je suis un drogué. Je n'ai pas peur de le dire, mais qu'est-ce que je peux faire? Rien. Ma vie est fini. Je suis seul.
Le garçon en face de moi ne semblait pas avoir de quoi me satisfaire. Mes doigts tremblaient doucement, j'étais en manque, en manque total. Je serrais les poings fixant le sol.
J'avais 14 ans. Et je ne pouvais déjà plus respirer. Qu'est-ce que j'allais devenir? Pourvus que le sida m'emporte bientôt... ou une overdose.... Je commence à me fatiguer. Je serra mes dents, riant doucement.

-Tu me niaises.... Je sais que t'en a! ALLER!

Je devenais fou, je pris son chandail et le je serrai fort le secouant vigoureusement. Je regardai ses yeux si étrange, fixant mon seul oeil dans le sien. Je tremblais...

-JE SUIS PAS CON, je sais parfaitement que c'est dangereux. Arrête de me traiter comme un gamin... dis-je avant d'éclater d'un rire sombre.

Le jeune accro poursuivit ces suplications de manière de plus en plus vive, à tel point que Kyo ne comprit pas si Lucas voulait encore le cacher. Si se fut le cas, il aurait des doutes. Il le regardait droit dans les yeux, bleus comme les siens, pouvant lire le désepoir et les tourments dont Lucas était la proie. Il voyait le reflet de douloureux souvenirs qu'il effaçait à la coke, et aussi cette attitude défensive, assurée et provoquante... tout cela pour cacher une source de larmes tarie pour avoir trop pleuré. Kyo n'en ressentait que trop de compassion, il était comme lui, avec des moyens différents de regarder en avant. Lucas semblait si jeune aux yeux de l'étudiant, il se revoyait à ces quinze ans, alors qu'il venait de perdre l'être le plus cher qui lui restait, cette mésaventure provocant la depression de son père à long terme... dieu sait où est-il et ce qui lui est arrivé. Maintenant qu'il y pensait, il avait l'image de son père pour se convaincre de ne pas sombrer dans les noirceurs de la déprime, ne pas baisser sa tête pour l'éternité au risque de se faire inlassablement écraser par tout autre. Il se demandait alors si ce jeune garçon avait eu la même chance... devinant bien que cela ne devait surement pas être le cas ou alors cela n'avait-il pas marché.

Même après la même réponse à chaque supplications, Lucas ne semblait toujours pas convaincu que Kyo était vraiment bredouille. Il devinait bien que se fut à cause de l'état de manque. Il commença alors à se montrer agressif, saisissant le chandail de l'étudiant en le secouant... un animal secouant inlassablement un arbre dans le but d'en faire tomber les fruits. Un vain combat, car aucun fruit ni aucune poudre ne tomberait.

JE SUIS PAS CON, je sais parfaitement que c'est dangereux. Arrête de me traiter comme un gamin...

Je ne te considère pas comme un gamin... juste quelqu'un qui n'a pas eu beaucoup de chance... soupirait Kyo à demi-voix.

Il ne cilla pas une seconde, gardant son regard neutre en toute circonstances. Il se défit vivement de la prise de Lucas avant de lui saisir les épaules et le ramener vivement vers lui. Alors qu'il colla sa tête contre son torse il saisi doucement sa tête à l'aide de sa main. Il faisait souvent cela pour calmer jadis les pleurs de sa soeur... il n'avait jamais fait cela face à un esprit tourmenté et furieux, imprevisaible et triste... mais lorsque l'on a du chagrin l'on est en proie à des tourments, alors en quoi cela serait différent... après tout, Lucas cachait bien sa peine par soucis d'orgueil... ou qui sait pourquoi.

Tu es calmé maintenant?

Dis-moi pourquoi tout les plans les mieux conçus tombent en morceaux entre mes
mains ... Et mes bonnes intentions ne finissent jamais
Comme je le voudrai...

Le manque... De drogue... D'amour... De sommeil... Faisait de moi ce que j'étais. Je sentais mes mains trembler. J'avais la réponse, combien de fois? Combien de fois avais-je juré que j'en prendrai qu'un tout petit peu? Juste une ligne... Juste pour passer ces nuits payantes?... Je m'étais juré de ne pas devenir accro, je n'avais pas envie de dépendre de rien, de personne et encore moins d'une substance. Encore une promesse que j'avais brisé. Pourquoi tout le monde changeait? Tout le monde sauf moi. J'étais incapable de changer. C'était n'importe quoi... N'importe quoi... Je faisais pitié à voir, à supplier un inconnu pour de la drogue. Mais c'était le seul moyen d'aller mieux.. De sourire... De ne plus sentir la douleur qu'il avait forgé dans mon si petit cœur de pierre. <<
Je ne te considère pas comme un gamin... juste quelqu'un qui n'a pas eu beaucoup de chance... soupirait Kyo à demi-voix. >.

La chance...

Je regardai ailleurs, du coin des yeux. Il était perspicace ce
garçon. Je l'avais probablement sous-estimé. Kyo. J'essayerai de me rappeler de son nom. Il semblait solitaire, mais un solitaire différent de moi. Même s'il semblait bien, je savais qu'il y avait probablement des coins noirs en lui. Personne n'était normal. Personne n'était vraiment heureux. Vraiment parfait. Il était difficile d'être quelqu'un.

Je fus surpris qu'il me prenne et me colle après m'avoir repoussé. Je sentais toujours le manque en moi, mais c'était moins pire... Si on peut dire. Je serrais mes dents. Je fermais mes yeux. Et je souriais sombrement.

-Tu es calmé maintenant?

-Ça te fera 10$ pour ça, répliquais-je sans aucune émotion. Et j'ai pas besoins de ta pitié Kyo. Je sais même pas d'où tu sors.

Son regard était perdu dans le vide. Il retenait ses larmes. Plus les jours avançaient et plus il craquait. Il avait même pleuré dans les bras de Michael, celui qu'il détestait tant. Il devenait de plus en plus faible.. Et tout ça c'était moi. Moi la pute. Celui qui équarrie les jambes pour des billets, la tapette, le gros cochon, le gamin snobinard, le stupide, celui qui avait gâché sa vie... Et maintenant on pouvait ajouté pleurnichard et drogué à la liste.... Il avait de quoi ne remonter le morale...

Ça te fera 10$ pour ça, et j'ai pas besoins de ta pitié Kyo. Je sais même pas d'où tu sors.

La dernière réaction ne l'étonnait pas. Il avait fini par constater que Lucas était un garçon qui ne veut pas dévoiler ces faiblesses, telles qu'elles soient. L'étudiant ne savait guère l'origine de ce réflèxe qu'avait développé Lucas, il se doutait bien qu'il avait pu vivre des moments bien sombres, angoissant et pétrifiants... la peur d'être faible réside, la plupart du temps en un événement violent qui a littéralement changé le cour de la vie de l'individu. Le plus souvent, l'individu est face à un opposant concret ou pas, bien trop fort pour son niveau actuel... Kyo savait que ce genre de personne s'efforçaient de reprendre une vie normale au prix de multiples efforts enfin récompensé... mais dans ce pensionnat, les choses étaient bien rarement optimistes. Kyo et Lucas en étaient d'ailleurs deux exemples.

Kyo prit une nouvelle cigarette et l'alluma avant de s'accouder au rebord du toit. Il tira une latte de sa cigarette. Il semblait évident pour Kyo qu'il se soit mit sur la défensive. Bien sûr, il avait du mal à voir les sentiments que pouvaient cacher cet excellent comédien. Mais pour changer brusquement de sujet et terminer sur une réplique aussi banale que Kyo avait retenue a force, il devinait bien que Lucas était plus ou moins désemparé. Par l'étreinte? Par ces mots? A cause du manque? Il ne savait pas vraiment. Il ne se tourna pas pour voir l'horizon cette fois-ci, bien que l'idée fut tentante, il le regarda droit dans les yeux, ne cillant à aucun moment... ou presque alors qu'il sentait la fumée de sa cigarette lui piquer les yeux. Il tirait des lattes et en expirait les vapeurs et les brumes.

Aah... Alors tu as besoin de mon argent et non pas de ma pitié... dommage pour toi, mise à part ma compassion, mes clopes et mon briquet, mes poches sont vidées.

Il tira une nouvelle latte, cédant finalement à la tentation de contempler la ligne palote de l'horizon, limite entre ciel et terre, jour et nuit, l'immensité de l'univers et les fonds de l'océan...

Si sa peut te rassurer, je sors de cette porte... tout comme toi je suppose.

Kyo avait un peu mal interprété le "je ne sais pas d'ou tu sors" de Lucas. Il l'avait vraiment pris au mot, non pas pour ironiser mais bien parce qu'il était habitué.